Alerte24, le 28 novembre 2024 – Le bras de fer entre le gouvernement togolais et la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) se poursuit. Le Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière a rejeté la demande d’organisation d’un meeting formulée par la DMK.
Prévu pour le 15 décembre 2024 sur la place publique de l’ancien palais royal d’Adétikopé, cet événement a été jugé non conforme aux exigences légales. Dans une lettre officielle, signée par le Secrétaire Général par intérim ESSO Koudjoou, le ministère détaille les raisons de son refus et rappelle à la coalition ses obligations légales.
Un dossier incomplet selon le Ministère
La correspondance ministérielle fait état de deux principaux manquements à la législation en vigueur.
D’une part, la demande de la DMK ne précise pas l’objectif du meeting, une omission incompatible avec l’article 10 de la loi n° 2021-021 modifiant celle de 2011-010. Cette disposition légale encadre strictement les conditions d’exercice des libertés de réunion et de manifestation au Togo, exigeant que tout rassemblement public soit clairement justifié.
D’autre part, le ministère conteste la légitimité des entités présentées comme organisateurs de l’événement : le Groupe des Leaders d’Opinion à la Base (GLOB) et l’Union Panafricaine pour la Démocratie et le Changement (UPDC). Ces deux organisations ne disposent pas de reconnaissance légale, condition indispensable pour organiser un meeting ou exercer un droit de manifestation, selon le ministère.
Un rappel au cadre légal
Dans son courrier, le ministère a tenu à réitérer son attachement au respect de la loi. « Je vous invite donc à vous conformer à la loi pour me permettre de mieux apprécier votre courrier », écrit ESSO Koudjoou, insistant sur l’importance pour les organisateurs de respecter les procédures réglementaires.
Ce refus s’inscrit dans une dynamique plus large où le gouvernement affirme vouloir garantir l’ordre public tout en respectant les libertés fondamentales. Cependant, il vient alimenter les critiques de l’opposition, qui accuse régulièrement les autorités de museler les voix discordantes par des restrictions abusives.
Un contexte politique sous tension
La DMK, coalition regroupant partis politiques et organisations de la société civile, s’est imposée comme un acteur clé de l’opposition togolaise. Habituée aux confrontations avec les autorités, elle dénonce régulièrement les obstacles dressés contre ses initiatives. Pour ses membres, ce nouveau rejet pourrait être perçu comme une stratégie visant à entraver leurs efforts pour mobiliser leurs soutiens.
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De son côté, le gouvernement justifie ces restrictions par la nécessité de faire respecter l’ordre et la loi, soulignant que les rassemblements non conformes pourraient poser des risques à la sécurité publique. Ce dialogue de sourds reflète le climat de méfiance qui domine les relations entre le pouvoir et l’opposition au Togo.
Les perspectives pour la DMK…
Si la DMK n’a pas encore officiellement réagi à cette interdiction, plusieurs scénarios sont envisageables. La coalition pourrait soit entamer une démarche de régularisation pour se conformer aux exigences légales, soit tenter d’organiser son meeting malgré tout, au risque de provoquer un affrontement avec les autorités.
Cet épisode met en lumière les défis persistants liés à l’exercice des libertés publiques au Togo. Alors que la loi reste une référence incontournable, sa mise en œuvre ne devrait pas servir à restreindre les droits démocratiques. La situation actuelle appelle donc à un dialogue apaisé entre les autorités et l’opposition pour garantir un cadre politique plus inclusif et respectueux des libertés fondamentales.
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